La vie est un film triste.

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Ça faisait longtemps qu’on se promettait d’y aller avec les enfants. Une de mes dernières fois datait du cégep, du temps où on se cachait dans le coffre de l’auto pour payer 2 entrées de moins. Ben oui les gars, Maman a fait ça.

J’avais amassé des infos auprès de mes amis sur les réseaux; on peut s’installer la valise ouverte face à l’écran?  Est-ce que vais cacher des gens? Comment ça marche? Je peux quitter après le premier film si on est fatigués?

Réuni des collations, acheté des chips, préparé des petits sacs de bonbons, embarqué un pot de salsa pis les fichus petits plats en plastoche Ikea desquels on n’est jamais capables de se débarrasser parce qu’ils sont donc ben utiles. Lire la suite

Le père de Superman.

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Il s’appelle Claude.

Ce n’est pas un ami. En fait oui mais pas de moi. (Quand peut-on dire qu’on est amis?)

Claude est un homme, un papa, un amoureux. Pas un super héros.

Un homme.

Un collègue. Mais pas de moi non plus.

C’est un voisin.

Il habitait un petit appartement sur ma rue quand j’y ai emménagé avec mon jeune couple sans enfants il y a un peu plus de 10 ans. Lire la suite

Cuisiner des brioches.

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Sans raison apparente, mon fiston Élie a choisi l’Arabie Saoudite comme pays pour son exposé de fin d’année à l’école.  Une présentation à faire devant camarades et fratrie, de même que devant les parents qui se déplaceront en classe.

L’Arabie saoudite, la belle affaire. Déjà le drapeau du pays n’est pas une mince affaire à reproduire.  Lire la suite

Penser à Sophie.

Les Iles 2006 - 111

 

On a tous dans notre entourage, une amie, une collègue,

une voisine, une cousine,

une belle-soeur, une élève,

qui ne perd jamais son calme.

Son flegme ni son sang froid.

Quelqu’un qui ne laisse pas entendre sa voix de stentor pour ramener à l’ordre ses troupes. Qui explique doucement les choses, et les voilà qui se font. Pour qui y a jamais rien de grave.  Lire la suite

Les petits coquillages.

« Les petites choses n’ont l’air de rien, mais elles donnent la paix. » 

-Georges Bernanos.

 

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Penser à d’autres que soi… pendant qu’on pense à soi.

Équation complexe me direz vous? Contresens?

Non pas tant.

C’est tout à fait possible et même souhaitable me diraient certainement les bonzes du lâcher prise. Comme ces défis photos qu’on accepte en voyage et qui remplissent notre périple d’une mission ludique: « Prend une photo d’un animal! »  « Prend une photo d’un animal qui dort! » « Rapporte-moi un bout de bois qui ressemble à un animal qui dort! » Lire la suite

Une marche à la fois.

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Petit matin tôt.

Un peu pressé mais pas trop.

Sans grand espace pour l’imprévu.

Petit matin tôt normal quoi.

Ma menue quatre portes rutile sur la rue Quinn; toute enjolivée de la fin des lilas, des pancartes annonçant les ventes de garage passées, celles où je n’ai pas eu le temps de venir fouiner.  Ou celles à venir, où je me promet pourtant de passer jeter un oeil intéressé.  Lire la suite

Notes (à vous)

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C’est le printemps

Et sous la neige fondue j’ai retrouvé,

Une pelle cassée, une liste froissée, un marron grignoté.

Un bulbe arraché

Et des soupirs devant le bordel des rongeurs.

C’est le printemps, grand barda ménager.

Dans une craque du plancher j’ai trouvé;

un papille de boucle d’oreille, une mèche de cheveux pas teints, une perle de verre

Du temps pour t’écrire.

Et un sourire au songe de ce futile petit bonheur.

 

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Les petits papiers, les mini notes.

Dans les cahiers dans les carnets.

Les offerts, les achetés, les accumulés; obsessive lubie.

Grifonnages posés là et ici.

Retrouvés souvent trop tard, parfois à temps, parfois pas.

Des cahiers remplis des ces encres précieuses.

Pensées folles qui se sauvent aussitôt nées

qu’on doit agripper avant qu’elles quittent le nid.

De l’esprit échevelé.

L’écriture en friche qu’on ne déchiffre pas.

Prescriptions pour guérir rien.

Sinon assouvir le besoin de créer.

Toujours.

 

 

À vous. Ça fait longtemps…

 

 

 

 

 

 

Que faire (suite)

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Je dors.

Pour ceux qui se le demandent. Ou pas.

Je dors. Longtemps. Sans pauses pipi. Sans réveils de ronflements, sans terreurs nocturnes  ni cauchemars.

Je me réveille quand mes yeux s’ouvrent d’eux-mêmes et pas parce que mes oreilles entendent les portes claquer et les bonhommes dans la télé.

Je refais mes réserves de sommeil réparateur et profond.

Jamais en bas de 10 heures. Et je suis chiche sur le chiffre.  C’est pour ne pas vous contrarier.

9 ans que je n’ai pas enfilé 2 nuits de plus de 8 heures de suite. Ça fait beaucoup de chiffres hein?

Est-ce ce qu’on appelle vivre un rêve?

Se lever sans cadran est un luxe de retraité que je me permet bien avant le temps.

Et comme j’aspire à travailler aussi longtemps que Janine, je ne le vivrai pas à nouveau avant bien longtemps encore.

Donc, je dors.

 

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La vie de soir me plaît tant qu’elle est éphémère.

C’est ce qui fait tout son charme.

Partir travailler en croisant les enfants qui rentrent à la maison;  le bruit de leurs bottes traînantes avec au bout de leurs bras trop longs, des boîtes à lunch plus vides qu’à l’aller. Ayant laissé seulement les petites carottes blanchies au fond d’un sac et une gorgée de soupe dans le thermos.

La vie de travailleur du soir.

Cette vie de toutes les permissions. Quand le travail n’en semble pas un. Être même étonnée d’être payée pour le faire. Que la charge seule d’une salve d’applaudissements en fin de course soit suffisante.

Retrouver les amies en loge. Les petites habitudes. Les rituels. Les « conte moi donc ça ».

La journée de plein air de l’une, la longue nuit de sommeil réparateur de l’autre, les grandes dépenses en guénilles de toute une chacune. Un petit rhume qui se pointe la face, sitôt assommé à coup de gouttes, de gélules, de gargarismes.

Meubler sa journée « en attendant ». C’est vraiment à ça que ça ressemble. Regarder sa montre aux quarts d’heure dès 15h. Pour que chaque minute soit profitable d’ici le départ vers la loge. Se préparer doucement, souper juste assez tôt et léger. Pas trop tard, pas trop lourd.

Le temps prend alors une autre dimension. N’est plus réglé par le son de la cloche de la fin des classes. Ni par celui du four qui sonne le début du souper animé en famille. Mais par celui du stand by 1h, du stand by 30, jusqu’à la rumeur de la salle qui vient envahir l’estomac de papillons, s’ils n’avaient pas encore trouvé leur chemin à venir jusque là.

Travailler le soir c’est être en sursis toute la journée. Être en stand by.

Et préparer avant le départ, le retour.

L’ordre qui se fait sur la  table, vider le thé froid, ranger les lectures inachevées.

Préparer le lit qui nous accueillera dans ses bras chauds au retour, à défaut d’avoir ceux de l’être aimé.

Laisser une lumière allumée. Comme la sentinelle sur la scène à l’arrivée au théâtre.

Pour que les fantômes y voient clair.

Et ne s’éclatent pas le petit orteil dans les marches qui mènent aux coulisses.

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L’ombre des flocons.

 

La brillance de la neige.

Lumineuse et flamboyante dans la nuit.

Être la première à froisser ce coussin de flocons.  Comme le pied sur une lune fraîche.

Cet édredon de cristal qui couvre tout, sans préférences. Qui se pose là où ça atteri.

Les lampadaires rendant l’ombre des flocons sur ses semblables déjà au sol.

Amassés. Ensemble.

Ombres grises sur drap immaculé.

La ville endormie qui crisse sous mes pieds.

La ville qui me veille et me porte jusqu’à mon lit où je rêverai de toi.

De vous.