Chaque retour au clavier je me dis, c’est aujourd’hui.
C’est ce matin que je shoote du sunshine in.
De la lumière par bennes de camions pleines. Des vitamines par intraveineuse suivant chaque point virgule.
Que le positif portera mes mots ici, qu’ils seront gonflés de chaleur, illuminés des éclats de boule en miroir de fun et enterrés sous des confettis de fous rires.
Ouais ben. Comment je te dirais ben ça donc..?
La semaine qu’on a eue toi.
LA semaine. Les larmes toujours sur le bord de déborder de leur vase, toujours cet oeil de dessin animé japonais, gonflé de vaguelettes. Il fait beau soleil mais il mouille en même temps.
Un invité tout sauf espéré qui arrive. Un autre qui part sans qu’on puisse le retenir.
À cette annonce, les ustensiles échappés avec fracas sur le plancher. Éclats de métal masquant les battements de ce coeur qui momentanément s’est arrêté.
Voici un texte que j’ai écrit il y a quelques semaines. Me retenant de le publier parce que je me suis dit que le spleen c’était assez.
Mais si les yeux sont le miroir de l’âme, l’écriture en est son reflet.
Pis de ce de temps-là, le miroir est embué d’une douche trop chaude que je voudrais éternelle.
Parce que me semble que dans mon petit coeur, y fait frette.
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Spleenitude (Écrit en écoutant Matt Holubowski)
Un endroit du coeur qui cherche à être réchauffé.
Qui ne sait pas s’il a davantage envie de cachemire, de flanelle ou d’un coton ouaté trop grand.
Cet automne qui n’arrive pas et qu’on attend désespérément pour que notre âme qui perd ses feuilles rencontre enfin sa saison, s’y vautre et s’y rassure.
Se complaire dans un état de lenteurs. Plus habitués aux débordements positifs, ne plus savoir sur quelle ligne marcher. Ni avec quels souliers.
Le fil ténu de l’équilibre qui ne semble pas vibrer au même diapason qu’autrui. Le corps qui penche un peu d’un bord, tantôt de l’autre. Le coeur qui flotte à chaque ondée de ciel, à chaque larme qui roule sur la joue dans l’allée de trafic à l’écoute d’une chanson oubliée qui nous ramène dans un passé insouciant.
Ne pas être en accord avec ce qui devrait être. Ne pas être raccord. Feeler désaccordé.
Déphasé, pas enligné, déconnecté, déchargé.
Avoir tout en main pour célébrer une vie de bonheurs, mais garder les mains dans ses manches pour les réchauffer, dans ses poches pour les cacher.
Comme si ce faisant, on n’était pas obligé de s’en servir.
Pour faire ce qu’il y a à faire. Ce qu’on doit.
Toi, à l’oeil triste, le menton enfoui dans le tapon de foulard doux derrière lequel tu veux disparaître, je te reconnais.
Toi, qui mouille de l’oeil à l’écoute de ce que ta playlist nostalgie t’envoie alors que tu grimpes le son de tes écouteurs quand l’Azur décolle en te faisant perdre pied, je te vois.
Toi, qui a à la fois envie que le temps file pour que les jours bleu pâle reviennent et qu’il arrête sa course folle pour que se fixent les petits bonheurs que tu réussis à attraper, je te feele.
Toi.
Je suis Toi.
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En vrac, des choses que vous n’avez peut-être jamais vues ni entendues.
C’est beaucoup le propre de cette humble entreprise d’écriture après tout, partager.
Toutes sortes de choses.
Un souvenir d’il y a bientôt 2 ans. On m’a surprise pour l’enregistrement de mon En direct de l’univers. Adam Cohen (oui oui « le digne fiston de ») est pour moi, sorti d’un garde-robe, guitare aux mains. Sous le choc, je ne me souvenais plus de la chanson qu’il m’avait chantée alors. Une âme précieuse l’a rappelée à moi en me partageant ces images.
Encore le digne fiston qui chante son papa et son grand amour, Marianne. Ça rit au début, pis ça fait du bien. Et après ça te donne envie d’aller écouter Rufus Wainright pis ça non plus, c’est pas plate pantoute.
Avouez qu’on veut se terrer dans ce coussin géant pour le reste de novembre.
Pour mettre un baume en offrant des mots doux, des cartes faites chez nous.
Des photos d’Obama, parce que sa classe me manquera.
Ce gin à l’érable pour te réchauffer le coeur.
Ce livre jeunesse pour un moment collés-collés
Pour le reste, il y a toujours Cohen pour vous bercer.
Et pour vous lifter le moral à coup de génie.
There’s a crack in everything. That’s how the light gets in
-Leonard Cohen