C’était écrit dans le ciel, comme l’a si bien dit l’amie Odile; j’allais tomber malade après mon rush.
Fait que c’est ça. Tombée malade dès que j’ai pu. Mais pas voulu.
Quelques mètres après la ligne d’arrivée.
Les genoux encore mous de l’effort, le souffle encore court de la poussée finale. Sauf que j’étais pas à Rio pantoute moi là. Je faisais juste ma job de privilégiée d’athlète de l’art.
Quelques heures à peine après la dernière prise, quelques minutes après que la lingette ait effacé toute trace de maquillage; le virus qui rodait (et qui a attaqué tous les membres de la maisonnée avant moi) attendait patiemment le moment propice et s’est jeté sur sa proie facile.
Aussitôt la garde qui tombe, la barrière qui lève, la gorge qui gratte, les nasaux qui congestionnent. Ma tête encore bien remplie de textes et d’items à cocher sur la liste, est devenue toute douloureuse, avec son coeur qui semble battre aux tempes.
C’est fou non, ce corps qui lâche au « bon » moment? Une fois qu’il sait qu’on peut se le permettre « un peu ». Ce corps qui nous dit à la fois: STOP, arrête-toi, c’est fini et toutes ces choses plates-là qu’on ne veut pas entendre parce qu’on veut enfin pouvoir vivre au lieu que de juste travailler.
Sauf que là, je vis pas ben ben. Ou si déambuler tant bien que mal en traînant sa boîte de kleenex avec soi veut dire vivre, alors oui je vis. Si craquer des oreilles en se mouchant et laisser les moussaillons regarder tout ce qu’ils veulent tant que leurs cerveaux pourront computer les images, c’est vivre, alors je vis.
Si avoir du béton à la place de la cervelle c’est vivre, alors je vis. Si avoir juste le goût de caler un shooter de sauce St-Hubert c’est vivre, je vis sur un moyen temps. (atchou)
Et vous dire à quel point je m’en promettais pour cette première fin de semaine de congé depuis des lunes! Tout y serait passé; les pommes, la mijoteuse, la bibli, lire un livre, faire des muffins, voir un film, écrire des entrées de blogues de livres jeunesse, me mettre à jour sur l’actualité, flusher le linge d’été, faire le ménage des tiroirs de bobettes, alouette.
Au lieu de ça, je promène ma loque ouatée et mon pif en chou-fleur en me traînant le bas de laine. Mais je vis. Alléluia toi.
Merci à ma maman qui m’a cuisiné des pâtés au saumon cette semaine. Grâce auxquels pas de casse-tête de souper.
Merci à mes alliés Eucalyptus, Ravintsara, Gingembre et Miel sans qui je serais encore moins que bien peu de choses.
Voici une liste en vrac (atchou)
Dès que j’aurai un peu plus de cerveau je vais lire ça
Dès que j’aurai envie de danser, je vais faire jouer ça
Dès que je vais arrêter d’éternuer, je vais cuisiner ça
Et vous, si vous avez 2 minutes, allez visionner ça ! Une petite idée de ce sur quoi je planche avec bonheur et qui sera en ondes dès le 29 septembre prochain à Télé-Québec!
Ce corps qui est le mien a lâché sa garde une seconde de trop, a baissé les gants pour voir à travers la sueur, la récompense qui approche. La lumière au bout du tunnel du rush.
Et voilà qu’il s’est mis à nu, vulnérable et offert et que les microbes se sont gâtés de ce qui me restait de pas pire à bouffer.
Ce soir, j’utiliserais ce qu’il me reste de neurones actives pour regarder Pretty Woman. Ou Pretty in Pink. Ou Pink Cadillac. Ou n’importe quoi avec Pink dedans.
Pour me faire oublier que le blush naturel de mes joues a pris le large.
Mais comme dirait l’autre là, Céline, I’m alive.
Y a pire.
Badeboiselle Cath (atchou)
Crédit photo: ce qu’il me reste de cerveau