Je l’ai écrit dès le départ, avec mon petit bagage de fille incertaine qui à Go, se pince le nez et plonge; je ne sais pas où je m’en vais avec cette histoire de blogue. Longue distance ou sprints? Périple en monocycle  ou croisière aux Antilles?

Je vous ai humblement enjoint d’embarquer dans ce voyage avec moi. Et plusieurs m’ont prise au mot. Merci.Vous voici avec votre baise en ville, votre cabas de paille, votre valise à roulette avec un zip qui lâche. Vous voilà en babouches ou en bottes de marche. Vous voilà avec pas de carte, pas de crème solaire mais avec un gps qui parle chinois à travers la vitre craquée de votre appareil une génération en retard.

Mais vous voilà avec moi, à bord.  Je vous sens tout près.

On regarde à travers le même hublot ce paysage parfois en fuite si rapide, qu’on peine à distinguer une image claire dans ses sillages flous.

Passagers d’un voyage vers nulle part et partout. Libres comme si armés d’un billet ouvert qui dure toute la vie. En cabine entre sol et nuages gonflés de pluie, bardassés par les turbulences.  Ou logés dans un wagon ronflant, qui nous berce de sa respiration rythmique rassurante.

Nous voilà ensemble à bord d’un train-train quotidien. Prêts à accueillir toutes ses surprises -bonnes z’et moins bonnes.

Très tôt après le départ, une créatrice s’est manifestée dans mon itinéraire organisé désorganisé.  Dans mon voyage sans point d’arrivée. Elle m’a tendu la main pour grimper à bord de mon hybride créatif en marche et m’a offert de collaborer.

Non pas qu’elle m’ait sentie démunie, ni qu’elle ait perçu qu’il me manquait de bagages ou d’adresses dans mon carnet. Mais sans doute pour m’offrir un regard autre, une lentille de plus dans mon sac de photographe du quotidien. Un désir d’ajouter à mes mots, à sa manière illustrative à elle.

Elle s’appelle Amélie Montplaisir. Nous nous connaissons peu. Mais nous nous connaissons tant.  Faites du même bois; de celui qui engendre des créatrices chercheuses, des mamans qui font ce qu’elles peuvent, des filles qui carburent aux projets, aux défis. Qui voyagent dans leur tête à peu ou à grands frais. Qui s’énergisent de peu et qui en rajoutent. Parce qu’il ne coûte rien au fond, ce partage. Et qu’on en récolte davantage qu’il nous en coûte de le semer derrière soi.

Comme première collabo pour enjoliver mes mots, elle m’a envoyée cette illustration, intitulée: Je reviens de loin.

Met-elle en scène une tête embourbée sous les idées baladeuses? Ou un esprit si libre qu’il touche aux nuages? Cette délicate silhouette cache-t-elle une force tranquille ou une timidité maladive? Et cette valise? Est-elle lourde de sens, d’images, d’épreuves ou de souvenirs tendres? Ou peut-être simplement légère et avide d’être remplie à nouveau d’expériences. Comme un second départ.  No lo se.

Peu importe les réponses à toutes ces questions, cette offre de collaboration me touche et me réjouit. Qu’un élan créatif en inspire un autre, n’est-ce pas là tout le bien fondé de la création? Espérer laisser une trace chez les autres, les inspirer, les faire réfléchir.  Et qui sait, leur donner envie de plonger eux aussi.

Les créations d’Amélie ponctueront ici et là les entrées de journal de mon expédition. Sortes d’instantanés hauts en couleur.  De captures d’écran à ajouter à mon bagage d’exploratrice. J’espère qu’ils vous porteront aussi et vous feront découvrir cette artiste sensible et unique.

Et vous autres voyageurs autant que vous êtes, je le redis, je ne sais pas où nous mène ce périple. Je ne suis la capitaine de rien, mais une co-pilote pas pire rigolote, j’aime à le penser. Je crois humblement être de bonne compagnie, ouverte aux changements de caps et prises de libertés avec la map.

Faut juste arrêter au petit coin une fois de temps en temps. Et aussi grignoter pour m’éviter une crise d’hypo qui me rend bougon et un brin susceptible.

Pas besoin de vous indiquer les sorties de secours, nul n’est captif en ces lieux.

Pour le reste, je n’ai pour seule boussole que mon instinct. Et mon coeur.

All aboard!